Le village de Saint-Marcel est situé à mi-chemin entre Marseille et Aubagne.
On situe l'arrivée des premiers hommes dans les cavernes s'ouvrant sur les falaises de la Tourette entre 8 500 et 5 500 ans avant J.C.
Le village de St Marcel est situé dans un étranglement de la vallée de l’Huveaune. Au Moyen-âge on disait : « quiconque détient les clefs de Saint-Marcel, détient les clefs de la ville »
Au cours de la préhistoire le fond de la vallée n’est qu’un vaste marécage. 15 000 ans avant J.C, les pluies abondantes ont entraîné l’éboulement de la falaise de St Marcel, en donnant naissance au baou de la Tourette.
Les Baous, peuvent être des excavations circulaires ou ovales ou bien des rochers à pic, des côtes escarpées, des gorges, mais il s'agit toujours de terrains accidentés, coupés de collines.
Les cavernes des falaises de la Tourette ont ainsi accueilli les premiers habitants de Saint-Marcel.
Photo ci-contre du baou de St Marcel aujourd'hui couvert d'amandiers sauvages et site archéologique fermé. ( On ne peut plus le visiter, hélas ! )
2 000 ans avant J.C, les habitants des collines devenus plus nombreux sont des agriculteurs qui chassent et pêchent. Ils cherchent à se protéger contre les attaques des envahisseurs et investissent des sites perchés.
Au moment où les phocéens fondent Marseille sur la butte Saint-Laurent, le baou de Saint-Marcel est occupé par les celto-ligures. Ils ont crée un oppidum (site fortifié) qu’ils occupent jusqu’aux années 120 avant J.C.
En 49 avant J.C, lorsque les romains assiègent Marseille, les habitants de Saint-Marcel érigent sur la colline Saint-Clair un poste fortifié.
Le « pont romain » de Saint-Marcel, autre construction romaine reliait les deux rives de l’Huveaune.
Ce sont sur les ruines du poste militaire romain de Saint-Clair qu'est édifié au Vème siècle un château-fort :
le «Castellum Massiliensis"
C’est au pied de ce château que se développe le premier « village de Saint-Marcel ».
Les moines de Saint-Victor bâtisseurs et agriculteurs sont les artisans de la mise en valeur de la vallée de l’Huveaune et donc de Saint-Marcel.
Aux XVIème et XVIIème siècle les travaux d’assèchement du fond de la vallée permettent aux habitants de descendre des hauteurs de Saint-Clair : C’est l’actuel quartier du « petit Saint-Marcel » qui se développe.
Cette période se caractérise par un essor économique de la vallée, basé sur l’exploitation d’une industrie des moulins qui utilise la force motrice de l’eau.
Le béal de Saint-Marcel témoigne aujourd’hui encore de l’histoire industrielle de la vallée. ( traverse de la planche ).
Jusqu’en 1 722 l’histoire de Saint-Marcel est aussi celle de tous les nombreux propriétaires de terre qui se sont succédés dans la vallée. Le village était administré d’une manière indépendante pendant près de huit siècles, au gré des achats, ventes ; legs ou restitutions des terres.
En 1 722 les magistrats municipaux de Marseille annexent le village de Saint-Marcel qui perd donc son indépendance.
Le 22 décembre 1 789 Saint-Marcel devient chef lieu du 4ème canton de Marseille.
Dès la fin du XIXème siècle, ce sont des objectifs économiques qui priment dans le développement du quartier.
Avec la création de la route nationale 8, l’arrivée des eaux du canal de Marseille et la construction de la ligne de chemin de fer « Marseille-Vintimille » toute l’industrialisation de la vallée se développe.
Des cultures maraîchères apparaissent et peu après, les premiers laitiers. La basse vallée de l’Huveaune est alors appelée « La Petite Normandie ».
Les moulins qui utilisaient la force hydraulique s’équipent de machines à vapeur et se transforment en minoteries.
En 1 848 le quartier comptait 1 500 habitants environ. En 1 911 : 5 400 environ.
C’est en 1 905 que fut inaugurée la ligne de tramway jusqu’à la Barasse.
Il y avait deux moulins à Saint-Marcel : l’un situé à l’emplacement de la marbrerie TINEL, route de la Valentine et l’autre à l’emplacement occupé par des Compagnons d’Emmaüs, Bd de la Cartonnerie.
Joseph CODER fabriquait des charrettes et des brouettes à Aubagne. En 1 924 avec son frère Louis, il crée l’entreprise de construction et de réparation de tramways et de wagons.
CODER deviendra en 1 969 « Saint-Marcel Ferroviaire » qui ne résistera pas à la baisse des commandes de son unique client la SNCF.
À Saint-Marcel, le quotidien des habitants est rythmé pendant plusieurs décennies par les sirènes des usines, grandes pourvoyeuses d’emploi.
Aujourd’hui, après la disparition une à une de ces usines ( Nestlé seule l'activité chocolat a été reprise par Net Cacao, Panzani, Danone, Rivoire et Carret, Prior, Provalis, Saint-Marcel ferroviaires, Tuyaux BONA ) la vallée est sinistrée.
Pourtant, l’Huveaune est un symbole de continuité et d’espérance. Les élus nous promettent beaucoup : faire revivre la gare de St Marcel, aménager les berges de l’Huveaune pour la promenade, restituer aux habitants un pan de vraie nature pour agrémenter leur cadre de vie, etc ...
Le quartier devrait bénéficier de l’engouement général que Marseille suscite en ce moment, depuis la construction du fameux TGV Méditerranée.